Méthodologie de recherche sur l’histoire d’un artisan ou d’un petit commerçant à travers les siècles
Une vingtaine de passionnés d’histoire ont écouté attentivement, samedi 29 février dans l’après-midi, dans une salle du restaurant scolaire de Fouesnant, un exposé de M. Claude Fagnen qui expliquait comment étudier l’histoire d’un artisan ou d’un petit commerçant à travers les siècles. En effet, le sujet était fort vaste puisque l’artisanat s’est structuré et organisé en corporations, guildes et autres jurandes dès le XIIème siècle et que, après quelques modifications dues aux vicissitudes de l’Histoire, de nombreuses entreprises artisanales prospèrent encore de nos jours.
Après avoir analysé comment identifier et localiser les artisans et commerçants à l’aide des rôles d’imposition (essentiellement la capitation sous l’Ancien régime et les patentes – instituées en 1791 et remplacées depuis 1975 par la taxe professionnelle) ou en interrogeant le Registre du commerce et des sociétés (apparu en France en 1919), il convient d’en rechercher l’importance relative, toujours en utilisant les documents fiscaux (conservés dans les séries 3 C et 2 P des Archives départementales). Les règlements des corporations de l’Ancien régime, ceux des métiers du XIXème siècle fournissent des renseignements sur les méthodes de travail, tandis que les enluminures des manuscrits du Moyen Age, les planches des encyclopédies puis les catalogues d’outillage nous donnent des représentations des outils employés par les différents métiers. Les locaux sont décrits dans les actes notariés de transmission d’entreprise et, à partir des années 1880, par des photos et des cartes postales.
Les corporations ont été supprimées par le décret du 2 mars 1791, mais l’apprentissage a continué de se pratiquer, même après la Révolution. Les archives des Tribunaux de commerce, créés en août 1790 (mais le Code de commerce n’a été promulgué que le 14 septembre 1807) sont également une mine d’informations.